Du végétal au minéral, de Rio à Bréhat, l’oeuvre de Guillaine Querrien trace un fil sensible entre deux mondes que tout oppose — la luxuriance tropicale et la minéralité granitique — mais que son oeil relie avec une même intensité poétique.
À Rio, les jardins débordent, les formes végétales s’entrelacent, s’inventent presque dans la profusion. À Bréhat, ce sont les rochers qui prennent le relais : bancs de cailloux posés sur la mer, fragments de terre dispersés dans la lumière. Rien n’échappe à l’oeil de l’artiste, qui capte l’essence de ces paysages pour en travailler la matiére. Dans ses tableaux, les éléments semblent détourés, cloisonnés comme dans un vitrail, parfois comme sertie, laissant passer la lumière entre les formes.
Les arbres, qui ponctuent le haut du tableaux prennent l’allure de plumeaux agités par le vent. Sa palette faite de verts, de bleus et de gris crée des correspondances subtiles, des lignes de fuite, des rythmes. Guillaine Querrien n’illustre pas : elle évoque. Elle interprète plus qu’elle ne décrit, laissant à chacun le soin de naviguer dans son univers. Elle travaille à l’aquarelle et au pastel, selon l’inspiration du lieu ou de l’instant. Ses aquarelles, souvent plus colorées, vibrantes, évoquent la mer, le mouvement, la chaleur. Ses pastels, eux, jouent davantage sur les vides, les silences, les respirations : autour des cailloux, l’espace s’ouvre, se dilate.
Regarder une oeuvre de Guillaine Querrien, c’est entrer dans un monde de rêveries, un territoire sensible fait d’échappées belles, de paysages intérieurs, de poésie pure.












