Episode 3 – Novembre 2020 – Jean Pierre LE BOZEC Peintre

Impossible d’écrire sur Jean Pierre LE BOZEC sans évoquer la lumière de ses pastels et son incroyable technique.
Outre le dessin qu’il possède sur le bout du crayon, il utilise ses bâtons de pastel avec une virtuosité unique.
Figuratif, sensuel, joueur, Jean Pierre hypnotise, captive, réjouit
car il s’agit bien de plaisir.
Le vent souffle, la brise effleure, le soleil caresse, l’eau frémit, la peau frissonne, les ajoncs fleurissent et notre pupille se dilate!
Oui, il y a de la jouissance en chacun de ses pastels!
Et puis, Jean Pierre le Bozec relève des défis:
celui de faire face à une mer orageuse qui a failli l’ensevelir,
de réaliser en quelques mois une trentaine de pastels des paysages magnifiques de la plage du Béchet à celle de la Garde Guérin,
de mette en abime ses pastels entre les pattes d’un bonobo,
son tout dernier travail, dont il ne reste pas une miette,
tous vendus le temps d’une exposition!

D’où lui vient cette étonante énergie?
Sans doute de ce qu’il y a de commun à tous les grands artistes, ne pas avoir d’autres choix que celui de transmettre
par leur talent, leur génie.

Ghislaine Eonnet Dupuy

L’histoire de notre rencontre

Paris, 2011, galerie Area, invitée au vernissage d’une exposition des derniers travaux de Swy Milshtein, peintre que j’aime etque j’ai eu la chance d’exposer.
A peine arrivée, Milshtein me prend à part pour me raconter une histoire drôle, une histoire juive dont il a le secret…
Son rire me manque!
Entre nous, c’est une histoire d’amitié autant que de peinture!
Je me promène dans l’exposition, découvre ses boites à secrets, m’émerveille, souris face à sa poésie grivoise et me réjouis pour lui de tous les « points rouges » sur les cartels à côté des tableaux.
Le vernissage bat son plein, pas mal de monde empêche le recul nécessaire pour regarder les tableaux lorsque je me retrouve le nez collé sur un très grand pastel. Apparemment il n’expose pas seul!
J’essaie de comprendre ce tableau et découvre un triptyque représentant une barrière de rochers, face à une mer sans ciel, autour desquels quelques mouettes voltigent, un vélo abandonné au pied  de cette muraille.
Sombre, inquiétant, fantastique…je cherche immédiatement l’auteur de cette tragédie! Milshtein me présente un homme affable, souriant, gai et vif,
en total contradiction avec ce que je viens de ressentir.
A peine m’a-t-il serré la main qu’il me fait une remarque joyeuse sur mes lunettes qu’il trouve très en accord avec mes yeux!
Quelle belle entrée en matière!
Je me présente et lui pose les questions d’usage. Il me répond, qu’une grande rétrospective vient de se terminer à la fondation MATMUT à Varengeville sur mer, organisée par Alain Avilla le propriétaire de cette galerie et que cette exposition en est le point d’orgue.
Au milieu des tableaux de mer et de rochers trône une portrait du galeriste, majestueux et imposant, à la manière du « Monsieur Bertin » d’Ingres, peintre que Le Bozec admire.  Magnifique!
La suite sera très « professionnelle »: une visite dans sa péniche atelier à Rennes fixera le premier contact puis les mois passeront durant lesquels il se renseigne, appelle Yannis Markantonakis pour en savoir un peu plus sur qui je suis. Rassuré par le retour de Yannis « oui, elle paie ses artistes!! » nous fixerons les dates de la première exposition à la galerie La Boucherie  pour l’été 2014.
De professionnelle notre relation est devenue pus qu’amicale et les déjeuners sur la péniche avec Mimine restent pour moi, des moments d’échange et de partage avec Jean Pierre, passionné de peinture et d’une culture impressionnante.
La grande exposition de 2017 « Saint Briac, baie des lumiéres » restera dans les mémoires de ceux qui ont eu la chance de la voir. Jean Pierre aura travaillé 2 ans sur le motif pour réaliser une trentaine de pastels qui fêterons les 10 ans de la galerie.
Bravo l’artiste…et MERCI!

Ghislaine E.D.