Ceux d’entre vous qui passent réguliérement à la galerie et suivent les expositions, ont forcemment croisé le travail de Yannis MARKANTONAKIS à un moment ou à un autre. Il fait partie des piliers, du « fond de sauce » comme je m’amuse à le dire d’une façon grivoise…qu’il me pardonne!
Sans Yannis et ses tableaux encadrés de noir mat, la matière brute de ses supports, sa peinture chargée de gestes,de cumuls et de couleurs cachées, le bleu, le blanc, le gris et son rouge…
je n’aurais pas autant partager avec ceux qui ont aimé, compris et acheté ses tableaux.
Mon métier de galeriste se nourrit aussi de nos échanges et je me souviens d’une conversation avec un client qui me disait en regardant le travail de Yannis:
« En peinture, le sujet c’est pas le sujet! »
Ses coques sont des portraits, des familles….
Elles nous tiennent compagnie.
Ghislaine Eonnet Dupuy
Si vous n’avez pas reçu ou lu les précédents Épisodes, voici une séance de rattrapage:
https://mailchi.mp/cffeeadaf76b/pisode-1-charlotte-de-maupeou
N’hésitez pas à me demander de meilleures photos,
celles de la newsletter sont prises dans la galerie.
L’histoire de notre rencontre.
Il y a quelques années, lorsque nous étions invités à un vernissage, nous recevions des cartons d’invitation par la poste. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus rare, les mails et autres réseaux sociaux se chargent de l’information.
Il n’était pas rare d’avoir plusieurs cartons par semaine sous une forme ou sous une autre mais le support le plus fréquemment utilisé était la carte postale, petit format très pratique, une image au recto, un texte au verso avec l’essentiel de l’information sur l’exposition. Si l’artiste plaisait, la carte postale était posée dans un coin de la maison où nous étions sûrs de la croiser du regard. Si nous étions indifférent à l’image, elle partait à la poubelle sans que nous nous sentions coupables d’avoir jeté un document important. C’était du consommable!
L’un de ces cartons d’invitation arriva un jour dans notre boîte au lettre, d’une galerie inconnue à l’époque, Prodromus et d’un artiste inconnu de nous : Yannis MARKANTONAKIS.
Magie de la circulation des fichiers dans le petit monde de l’art!
L’image plait particulièrement à Vincent qui la pose sur une étagère de notre bibliothèque au milieu d’autres.
Et le temps passe…
Cette image était devenu partie intégrante de cette étagère, donc de notre salon et je la regardais régulièrement comme pour lui faire un clin d’oeil. Je n’étais pas très sûre de ce qu’elle représentait: des bateaux, des bandes de rochers, des ombres sur l’eau? Qu’importe, elle m’était familière.
Un jour, Vincent décide d’aller voir cette exposition qui le rendait très curieux. Il prend la carte postale de l’étagère et se rend à la galerie Prodromus…
Lorsqu’il arrive à la galerie, on lui dit que l’exposition est terminée depuis…2 ans!
Yannis Markantonakis a fait partie de la vie de notre salon pendant 2 ans sans le savoir!
Nous rencontrerons Yannis quelques temps plus tard, juste avant que je m’installe à St Briac.
Cette petite histoire me donne envie de conclure sur une note que je ne souhaite pas passéiste mais qu’il m’importe de relever: la carte postale est tactile, elle occupe un espace, peut se déplacer, se plier, s’encadrer, se timbrer…et je suis un peu nostalgique lorsque je reçois des mails ou des sms pour m’inviter à une exposition.
Voilà!
Ci-dessous le « fameux » carton d’invitation .