EXPO Jean Pierre LE BOZEC
Février 2025, message sur mon téléphone : « Bonjour Madame, j’aimerais voir des œuvres de Jean-Pierre Le Bozec surle thème de la mer. J’ai acheté en 2011 deux tableaux de cet artiste à Rouen et j’aime beaucoup son travail ». C’est toujours un plaisir pour un galeriste de recevoir ce genre d’appel téléphonique !
J’appelle donc Jean-Pierre pour lui demander, si par hasard, il n’aurait pas des tableaux de cette époque dans un coin de son atelier. « Oh ! » me dit-il, « j’ai bien des pastels stockés dans un box mais il faut y aller… ». Dès le lendemain, je déjeune avec lui et Mimine sur leur péniche à Rennes, l’accompagne à son box et rentre à Saint-Briac les yeux pleinsd’étoiles. En effet, le box abritait une petite dizaine de grands pastels sur le thème de la mer, tous datant de l’exposition de 2012 « Des Iles et des Elles ».
Après les avoir dépoussiérés, Jean-Pierre me les apporte à la Galerie. A peine étaient-ils sortis du coffre de sa Berlingo que trois d’entre eux trouvaient acquéreurs…dont la personne qui m’avait laissé un message !
Sitôt les pastels déposés au sol contre les murs, je me rends à l’évidence : il faut organiser une exposition.
Le week-end de l’Ascension sera idéal car c’est à cette date qu’est organisée « Rendez- vous à Saint-Briac », 9e éditiondu Salon du dessin contemporain et de l’édition d’artistes.
Les pastels sont grands et la Galerie ne l’est pas. Il manque donc quelques formats plus petits pour équilibrer l’accrochage. Et c’est là que tout commence. Jean-Pierre, du haut de ses 83 ans, se remet au travail après de longs mois d’interruption et une nouvelle série de 10 pastels sort de son atelier sur le thème de la vague et inspirée par la plage du Port Hue.
L’ensemble est saisissant ! Ourlée ou déferlante, avec ou sans écume, chaque vague raconte le bord de l’eau et notreappréhension à se baigner car « l’eau est froide ». C’est alors la vague qui nous éclabousse et nous oblige à « y aller » !Joueuse, elle porte aussi les surfeurs qui l’attendent avec tant de patience…
Les formes ourlées d’écume, blanchies par le tumulte de l’eau et qui échouent sur une plage de sable et de cailloux nous éclaboussent de lumière et de sensualité. Elles traduisent à la perfection ce qu’il y a de plus remarquable dans les pastelsde l’artiste : force, sensibilité et extrême fragilité.
Ghislaine Eonnet, Mai 2025